Que signifie « protéger la nature » ? Répondre à cette question concrète, urgente dans le contexte de
crise environnementale, suppose d’affronter une question philosophique, car la notion même de « nature»
ne va plus de soi. En articulant ces questions avec une véritable enquête concrète,
qui manipule avec brio les concepts scientifiques et la réalité des politiques publiques,
les auteurs montrent qu’il est possible de concilier le souci de la nature et la diversité des cultures,
Que signifie « protéger la nature » ? Répondre à cette question concrète, urgente, suppose d’affronter une question
proprement philosophique. Car la notion même de « nature » ne va plus de soi. On a pris l’habitude d’aborder
l’environnement à partir des oppositions entre nature et culture, naturel et artificiel, sauvage et domestique, que la
globalisation de la crise environnementale a effacées : le changement climatique remet en cause la distinction
traditionnelle entre histoire de la nature et histoire humaine.
Ces oppositions tranchées n’ont plus lieu d’être, mais leur effacement ne signifie pas pour autant le triomphe de
l’artifice. On peut continuer à parler de « nature » et même en parler mieux, parce qu’il n’y a plus à choisir entre
l’homme et la nature, mais plutôt à se soucier des relations entre les hommes, dans leur diversité, et la diversité des
formes de vie. Que l’on s’intéresse à la protection de l’environnement, aux techniques ou à la justice
environnementale, cet ouvrage montre qu’il y a moyen de concilier le souci de la nature, la diversité des cultures et
l’équité entre les hommes ; et qu’il existe aussi des manières d’agir avec la nature et pas contre elle.
L’originalité de cet ouvrage tient à la démarche qui l’a inspiré : il s’agissait de conduire une enquête philosophique
alliant l’exigence conceptuelle à des études empiriques et aux acquis scientifiques (en écologie, éthologie, biologie,
etc.). Ce faisant, il articule des questions qui, trop souvent, s’ignorent : une réflexion sur la nature et une réflexion sur
la technique – qui ne soit pas oublieuse de la nature.
Catherine Larrère, professeur émérite à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie morale et politique, a
notamment publié : Les Philosophies de l’environnement (PUF, 1997) ; Du bon usage de la nature. Pour une philosophie
de l’environnement (avec R. Larrère, Aubier, 1997 ; rééd. Champs Flammarion, 2009).
Raphaël Larrère, ingénieur agronome et sociologue, a été directeur de recherche à l’INRA. Il est notamment l’auteur (avec M. de la
Soudière) de Cueillir la montagne (La Manufacture, 1985 ; rééd. Ibis Press, 2010) et de Des hommes et des forêts (avec
O. Nougarède), Gallimard, coll. « Découvertes » 1993 ; rééd. 2003).
l’exigence de justice et le respect de l’environnement.
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Un article DE SURMONT Jean Nicolas