Isabelle Boulay chanteuse québécoise en concert au Forum de Liège le 27 novembre 2013 à 20h00.
Le 6 juillet 1972, Isabelle voit le jour à Sainte-Félicité, en Gaspésie, un hameau situé à l’est de Matane. À deux ans et demi, la petite Isabelle connaît déjà ses premiers frissons d’interprète… juchée sur le juke-box du restaurant de ses parents. L’air choisi lui sied à ravir : Une rose pour Isabelle, de Roger Whittaker. « Ma grand-mère me chantait tout le temps une chanson western qui disait : « C’est l’histoire d’une jeune fille qui n’avait que ses seize ans/ Qui partit pour la grande ville malgré tous ses bons parents ». Elle me disait : « Tu vas faire une actrice ou une chanteuse. » »
De 7 à 11 ans, Isabelle chante tous les week-ends dans les bars avec un groupe. Déménagée à Matane au début de son adolescence, elle vit difficilement ce changement; elle cesse donc de chanter en public. En 1988, des amis qui apprécient son talent l’inscrivent à son insu à un concours qui se déroule à Matane. Elle y fait la rencontre de Josélito Michaud, alors membre du jury.
Au Festival en chanson de Petite-Vallée en 1990, elle remporte le prix d’interprétation et le prix du public avec la chanson Les gens de mon pays, de Gilles Vigneault. L’année suivante, au Festival international de la chanson de Granby, elle décroche le prix de la meilleure interprète grâce à son interprétation d’Amsterdam, de Jacques Brel, et de Naufrage, de Gilbert Langevin et Dan Bigras. La voilà lancée… Elle quitte Québec pour Montréal et devient choriste pour Dan Bigras. Josélito Michaud devient son agent en 1992 et ils fondent ensemble les Productions Sidéral deux ans plus tard. L’année 1995 est déterminante pour Isabelle, qui prête sa voix à la comédienne qui joue Alys Robi, dans une télésérie qui relate l’histoire de la chanteuse internationale. Elle y interprète fabuleusement quelques-uns de ses succès, comme Tico Tico, Amor Amor, Brésil. Puis, il y a cette importante rencontre avec Luc Plamondon. « Elle est venue chez moi pour auditionner pour le rôle de Marie-Jeanne… C’était tellement beau! Elle m’a dit sur la galerie, en sortant : « Donne-moi le rôle, je vais être bonne. » Je lui ai fait confiance. » Isabelle devient alors la serveuse automate de Starmania. Jusqu’en 1998, elle interprète 350 fois Le monde est stone sur diverses scènes européennes.
Entièrement écrit et composé par Daniel DeShaime, son premier album sort en 1996 et il s’intitule Fallait pas. On y retrouve son premier succès : Et mon cœur en prend plein la gueule. Deux ans plus tard, elle lance États d’amour, réalisé par Olivier Bloch-Lainé. L’album fait une entrée très remarquée, autant au Québec, 240 000 disques vendus et un prix Félix pour l’interprète féminine de l’année en 1999, qu’en Europe, où l’album devient la clé qui lui ouvre toutes les portes. Fruit d’une collaboration entre Richard Cocciante et Luc Plamondon, la pièce Je t’oublierai, je t’oublierai tourne partout. Le PDG de V2 Music France à l’époque, Thierry Chassagne, tombe sous le charme de la chanteuse et décide de la mettre sous contrat. À la même époque, elle fait une autre rencontre déterminante, celle de Jean-Valère Albertini, alors directeur artistique de la maison de disques française.
En 1999, elle brise la glace de la scène musicale parisienne au théâtre Déjazet, « là où Ferré se sentait comme chez lui ». Au printemps, elle chante pour la première fois sur la scène de l’Oympia de Paris, à titre d’invitée de Serge Lama. À l’été, l’album Scènes d’amour, qui contient des duos avec Serge Lama, Francis Cabrel, Michel Rivard, Claude Léveillé et Éric Lapointe entre autres, est enregistré devant le public aux FrancoFolies de Montréal. En 1999, Isabelle obtient le Félix de l’interprète féminine de l’année et, en 2000, Scènes d’amour remporte le Félix de l’album de l’année – populaire.
De retour en France en 2000, Isabelle assure la première partie de Francis Cabrel dans tout l’Hexagone, puis en mars à l’Olympia. En mai, elle participe au spectacle de Patrick Bruel au Zénith. En août, elle lance son quatrième album, Mieux qu’ici-bas, réalisé par Benjamin Biolay. Il s’écoule à près de deux millions d’exemplaires… L’année suivante, portée par le raz-de-marée créé par l’album, Isabelle surfe de récompenses en triomphes : deux Victoires de la Musique, pour l’Album Découverte de l’Année et l’Artiste Découverte de l’Année, des prestations à l’Olympia et au Zénith et un détour par la Suisse et la Belgique… Au Québec, elle enchaîne une centaine de spectacles, s’arrêtant au Gala de l’ADISQ pour accepter deux nouveaux Félix, ceux pour l’album de l’année – populaire et le spectacle de l’année – interprète.
En 2002, Isabelle enregistre deux disques : la compilation Ses plus belles histoires et Au moment d’être à vous, un mariage de reprises de ses propres succès et de classiques de la chanson française, enregistrés en concert avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Au moment d’être à vous remporte un succès énorme : plus de 600 000 exemplaires sont vendus en France et elle remporte le Félix de l’interprète féminine de l’année en 2002 et en 2003. Mais, la petite fille de Sainte-Félicité décide tout de même de s’accorder une pause, le temps de faire le point. « Pour, comme je le dis souvent, laisser l’eau remonter dans le puits », admet-elle. Cette année-là marque aussi la fin de son association professionnelle avec Josélito Michaud.
En 2003, elle enchaîne quatre prestations à l’Olympia, en version symphonique. Comme elle a pris une année sabbatique, Isabelle en profite pour rejoindre Johnny Hallyday sur scène chaque soir pour chanter avec lui J’oublierai ton nom. L’année suivante, elle sort son septième album, Tout un jour. Écrites entre autres par Francis Cabrel, Zachary Richard et Daniel Bélanger, les chansons portent des titres révélateurs comme J’irai jusqu’au bout, Telle que je suis et Je voudrais. « C’est un album très personnel et important pour moi, confie-t-elle. Il représente l’aube d’une nouvelle ère. Tout ce que j’ai traversé et vécu est dans Tout un jour. » S’ensuit une tournée dans la vaste francophonie pendant deux ans, avec une escale africaine à Carthage, en Tunisie, où 11 000 admirateurs entassés dans un amphithéâtre romain chantent en chœur ses chansons. En 2005, elle gagne le Félix de l’artiste québécois s’étant le plus illustré hors Québec et le spectacle de l’année – interprète.
Elle lance Du temps pour toi en 2006, un album live qui immortalise la tournée de Tout un jour. Elle sort de plus un premier DVD, tiré du même spectacle. À l’automne, les Productions Sidéral deviennent Chic Musique et Isabelle s’adjoint à Marc-André Chicoine, à titre d’agent et de producteur. Isabelle signe également un accord de licence avec Audiogram pour la distribution de ses disques. Désormais, c’est elle qui tient les rênes de sa carrière.
En février 2007, elle lance le bien nommé De retour à la source, un disque qu’elle porte en elle depuis toujours. Son son country fait écho aux musiques qui l’ont bercée depuis sa plus tendre enfance. Elle y raconte entre autres choses son coin de pays dans Entre Matane et Baton Rouge, sa jeunesse dans Un monde à refaire et elle rend hommage à une tante adorée dans Adrienne. Le public et la critique sont conquis : elle vend plus de 130 000 albums et elle remporte trois Félix au Gala de l’ADISQ de 2007, soit ceux de l’interprète féminine de l’année, de l’album de l’année – country et du spectacle de l’année – interprète.
L’année suivante, elle sort Nos lendemains, réalisé par Dominique Blanc-Francard, le complice de Camille, Raphaël, Françoise Hardy et Stephan Eicher. Le disque présente des chansons composées par Julien Clerc, Maxime Le Forestier, Jean-Louis Murat, Benjamin Biolay et Jacques Veneruso. C’est une chanson country de Ron Sexsmith, traduite en français, qui donne le titre à l’album. Elle fait sa rentrée montréalaise au Théâtre St-Denis avec le spectacle baptisé Ta route est ma route, où elle présente du matériel inédit et des grands succès. En mars, Isabelle donne rendez-vous à ses fans français à l’Olympia de Paris, après presque trois ans d’absence. Puis, elle fait une tournée en France, en Suisse, en Belgique et au Luxembourg. Un mois seulement après son arrivée sur le marché français, Nos lendemains est certifié disque d’or. Mais, ce qu’on ne sait pas encore, c’est qu’Isabelle a un petit secret qui l’émerveille, qui pousse et qui donne des coups… Le 20 octobre 2008, Marcus voit le jour. Deux semaines plus tard, Isabelle reçoit trois Félix au Gala de l’ADISQ, pour l’artiste québécois s’étant le plus illustré hors Québec, l’interprète féminine de l’année et le spectacle de l’année – interprète. Elle offre son dernier tour de chant dans la province en février 2009, conclut par la suite sa tournée européenne; puis, elle s’arrête durant quelques mois, question de préparer un autre album. Le 26 novembre, elle sort Chansons pour les mois d’hiver.
En 2011, Isabelle revient avec le disque Les grands espaces, réalisé par Benjamin Biolay. L’opus aux accents folk et country comprend des chansons inédites signées entre autres par Jean-Louis Murat, Benjamin Biolay, Michel Rivard et Steve Marin. L’interprète se fait également un plaisir de revisiter quelques classiques, comme ceux de Phil Spector, Daniel Lanois, Lee Hazlewood, Julien Clerc et Etta James. Soulignons de plus la participation exceptionnelle de la vedette country Dolly Parton, qui chante en duo avec elle la pièce True Blue, enregistrée à Nashville.