Né dans le 14ème arrondissement de Paris, José Pinheiro commence sa carrière comme preneur de son, puis, fasciné par le travail de studio, les directs, le lancement à la volée des bobineaux de reportage, le démarrage des platines, il devient très vite metteur en ondes d’émissions à Radio Monte Carlo. Nagra en bandoulière (la Rolls des magnétophones pour les reporters de l’époque), José Pinheiro couvre le sport, la politique, les faits de société les arts et bien sûr le cinéma… C’est par cette porte qu’il entre dans le monde du cinéma et de la télévision.
Il devient alors monteur des célèbres émissions « Dim Dam Dom », mais aussi des premiers films de Raymond Depardon, des séries de Philippe Agostini et Odette Joyeux et des films de Robin Davis.
Le montage est pour lui une tour d’observation décisive. On y observe et on y analyse l’efficacité de la structure narrative des scénarios, les dispositifs de mise en scène, les jeux d’ombres et de lumières et bien sûr le jeu des acteurs. Tout ce qui fait un film passe dans ses mains ou plutôt remplit ses oreilles, son sens préféré. Très vite, il ressent que le plus exaltant reste l’aventure du tournage.
Son envie de faire des films vient de l’amour qu’il porte aux actrices. « Qu’est-ce que le cinéma ? » disait Griffith dans une phrase restée célèbre : « A girl and a gun.. ! »… Avec un sourire malicieux, José Pinheiro avoue que le gun ne viendra que plus tard…
José Pinheiro saute le pas en 1982 en réalisant « Family Rock », son premier film de cinéma, puis « Les mots pour le dire » avec Nicole Garcia et Marie-Christine Barrault.
Les guns, les flics et les gangsters n’arrivent qu’en 1985 avec son premier polar, « Paroles de Flic », interprété par Alain Delon que l’on retrouve en 1988 dans un autre film policier de José Pinheiro, « Ne réveillez pas un flic qui dort », en compagnie de Michel Serrault.
Le genre policier ne quittera plus jamais José Pinheiro qui met en image le pilote de la série « Maigret ». On le retrouve également à la réalisation d’innombrables épisodes de séries policières pour la télévision française comme « Sueurs froides », « Navarro », « Commissaire Moulin», « Le Négociateur » ou « Fabio Montale ».
José Pinheiro accepte parfois certaines infidélités aux polars en tournant certains épisodes moins noirs comme pour les séries « Le Tuteur », « L’Instit » ou « Madame le Proviseur ».