Bref, j’ai enterré Matî l’Ohê 16 août 2014 Liège
A Liège, les festivités du XV août s’achèvent ce jeudi soir avec l’enterrement de Matî l’Ohê. Une tradition qui prend de plus en plus d’ampleur et qui a été relancée il y a près de trente ans.
Fêter le folklore, c’est aussi en comprendre le sens. A ce titre, le 15 août – à Liège – recèle quantité d’anecdotes et autres significations oubliées. L’une que les non-initiés ne pourraient décoder, c’est l’enterrement ce jeudi soir de Matî l’Ohê. Une sorte de cérémonie qui vient clôturer deux jours de fêtes.
Qu’est-ce que c’est justement Matî l’Ohê ? « Il s’agit de l’os du jambon, nous répond Christian Debure (secrétaire-général de la République Libre d’Outremeuse). Il y a très longtemps, on ne mangeait du jambon que lorsque c’était la fête paroissiale. Alors, lorsque la fête est finie, qu’est-ce qu’il reste ? Il reste l’os seulement. (NdlR : Matî l’Ohê = Mathieu l’os, en wallon) »
Un os que l’on va enterrer, lors d’une cérémonie funèbre marquée par des musiques aux airs très tristes et alternés par des danses, des farandoles. Ensuite, vient l’enterrement, ou devrait-on dire l’incinération puisqu’on « brûle l’os afin qu’il puisse renaître de ses cendres l’année suivante, tel le Phoenix, pour que la fête recommence. »
Une fête qui prend de plus en plus d’importance
L’enterrement de Matî l’Ohê fait partie des traditions relancées il y a une trentaine d’années. « Au fil du temps, elle rassemble de plus en plus de monde, commente Christian Debure. On ne sait d’ailleurs pas toujours d’où les participants viennent. Nous engageons bien la fanfare mais quant aux participants… Eh bien, on les découvre avec surprise ce jour-là et il n’est pas étonnant d’avoir 2 000 personnes dans la rue pour cet enterrement. »
L’enterrement sera accompagné par les larmes des pleureuses qui agiteront des branches de céleri, au lieu des fleurs.
RTBF